AVANT LA COURSE…
Le jour va se lever sur la Picardie et notre débutant, que nous appellerons Espoir, émerge de sa torpeur nocturne…
Dans la plupart des grands pays d’élevage comme le nôtre, un pur-sang démarre sa carrière à 2 ou 3 ans.
Prenons l’exemple d’un poulain de 3 ans entraîné à Chantilly qui dispute sa première course au mois de mars à Saint-Cloud. Son entraîneur l’a engagé dans une course d’inédits huit jours plus tôt, puis a confirmé sa candidature et l’a rendue définitive 48 heures avant l’échéance, en lui allouant le jockey qui l’accompagnera ce jour-là (la « monte »)…
C’est un événement considérable dans sa carrière et dans sa vie, car il peut s’avérer déterminant. Pourtant, ce jour doit démarrer un peu comme n’importe quel jour de la vie d’un jeune athlète-cheval, qu’il faut éviter à tout prix de stresser.
Plusieurs centaines de courses chaque année sont réservées aux débutants, les « inédits », qu’ils soient âgés de 2 ou 3 ans, au fil de l’année, avec une plus grande concentration d’avril à octobre, sur tous les hippodromes de France et sur une grande variété de distances. Pour chaque génération, les premières épreuves se déroulent en mars de leur année de 2 ans, c’est-à-dire parfois même avant qu’ils aient vraiment deux ans révolus puisqu’ils naissent de février à juin.
La précocité d’un poulain dépend de sa génétique, bien sûr, mais aussi de sa date de naissance et de son environnement à l’élevage, puis à l’entraînement. Il y a une grande part d’inné, et pas mal d’acquis aussi… Selon la façon dont il évolue, et l’intention de ses propriétaires, le poulain sera envoyé plus ou moins tard à son entraîneur. Après avoir pris le temps de jauger sa recrue, le professionnel choisira à son tour, en accord avec le propriétaire, la stratégie à adopter pour établir le programme du poulain, c’est-à-dire les objectifs recherchés, et les meilleures façons de les atteindre. On peut réussir une carrière d’innombrables manières, et chacun voit la réussite là où il l’entend, selon qu’il souhaite un retour à court, moyen ou long terme, selon son goût du risque… et selon les nécessités liées à la nature et aux circonstances ! « L’homme fait des projets, Dieu s’en amuse », dit un proverbe. L’hippisme semble avoir été conçu pour le vérifier…